Three years after the phenomenal success of the D'eux album, the Goldman/Dion duo do it again with S’il suffisait d’aimer, a gentle album of ballads, gospel and blues. S’il suffisait d’aimer is entirely written by Jean-Jacques Goldman, with the exception of Papillon and Terre credited to Erick Benzi.
The album’s first single Zora sourit explore a new theme for Céline’s repertoire as it denounces racism and advocates tolerance. For the album’s title song, S’il suffisait d’aimer, Goldman creates a number which highlight the many possibilities of Celine’s voice. On ne change pas, the album’s third single, is a song about childhood and adolescence, a painful period for a young Celine who disliked school. The song achieves a perfect balance between simplicity and efficiency.
Several of the album’s songs reflect Celine’s immense talent, whether through the poignant melody of Je crois toi or the mesmerizing power of Dans un autre monde. This is an album deserves to be listened attentively, the cautious listener could then appreciate the exceptional chemistry between a composer and a singer.
Je crains la nuit quand tu n'es pas là
Ce tout petit au-delà
Je crains le silence après les voix
Ce froid si froid
Je crains les rues, le jour et les gens
Et la solitude autant
Je prie qu'on ne me remarque pas
Moi je crois toi, toi je te crois
La pluie, les éclairs et les chats noirs
La vie me glace d'effroi
Soudain je sursaute en ne croisant qu'un miroir
Mais n'ai-je peur que de moi ?
Je crains les promesses et les serments
Les cris, les mots séduisants
Je me méfie si souvent de moi
Mais de toi, pas, toi je te crois
La pluie, les éclairs et les chats noirs
La vie me glace d'effroi
Mais quand je sursaute en ne croisant qu'un miroir
N'aurais-je peur que de moi ?
Je crains les saints, le mal et le bien
Je crains le monde et ses lois
Quand tout m'angoisse, quand tout s'éteint
J'entends ta voix
Je te crois, toi
Toi, je te crois
Moi, je te crois
(Jean-Jacques Goldman)
Une rue, les gens passent
Les gens comme on les voit
Juste un flux, une masse
Sans visage, sans voix
Quel étrange aujourd'hui
Quelque chose, mais quoi ?
Désobéit
Une rue comme d'autres
Et le temps se suspend
Une tache, une faute
Et soudain tu comprends
Impudence inouïe
Insolite, indécent
Zora sourit
Zora sourit, aux trottoirs, aux voitures, aux passants
Au vacarme, aux murs, au mauvais temps
À son visage nu sous le vent
À ses jambes qui dansent en marchant
À tout ce qui nous semble évident
Elle avance et bénit chaque instant
Zora sourit
Des phrases sur les murs
Des regards de travers
Parfois quelques injures
Elle en a rien à faire
Elle distribue ses sourires
Elle en reçoit autant
Zora sourit, effrontément
Zora sourit, insolemment
Zora sourit pour elle, elle sourit d'être là
Mais elle sourit pour celles, celles qui sont là-bas
Pour ces femmes, ses soeurs qui ne savent plus sourire
Alors, des larmes plein le coeur, des larmes plein la vie
Zora sourit, Zora sourit, Zora sourit
(Jean-Jacques Goldman / J. Kapler)
On ne change pas
On met juste les costumes d’autres sur soi
On ne change pas
Une veste ne cache qu’un peu de ce qu’on voit
On ne grandit pas
On pousse un peu, tout juste
le temps d’un rêve, d’un songe
Et les toucher du doigt
Mais on n’oublie pas
L’enfant qui reste, presque nu
les instants d’innocence
Quand on ne savait pas
On ne change pas
On attrape des airs et des poses de combat
On ne change pas
On se donne le change, on croit
que l’on fait des choix
Mais si tu grattes là
Tout près de l’apparence tremble
un petit qui nous ressemble
On sait bien qu’il est là
On l’entend parfois
Sa rengaine insolente
qui s’entête et qui répète
Oh ne me quitte pas
On n’oublie jamais
On a toujours un geste
qui trahit qui l’on est
Un prince, un valet
Sous la couronne un regard
une arrogance, un trait
D’un prince ou d’un valet
Je sais tellement ça
J’ai copié des images
et des rêves que j’avais
Tous ces milliers de rêves
Mais si près de moi
Une petite fille maigre
marche à Charlemagne, inquiète
Et me parle tout bas
On ne change pas, on met juste
les costumes d’autres et voilà
On ne change pas, on ne cache
qu’un instant de soi
Une petite fille
Ingrate et solitaire marche
et rêve dans les neiges
en oubliant le froid
Si je la maquille
Elle disparaît un peu,
le temps de me regarder faire
Et se moquer de moi
Une petite fille
Une toute petite fille
(Jean-Jacques Goldman)
Et quand nous aurons fait le tour
de nos ultimes projets
Quand nous apprendrons à aimer nos échecs
et nos regrets
Quand nous en serons à ouvrir
nos livres de souvenirs
Je chanterai, je chanterai, je chanterai
je chanterai toujours
Quand les rêves de nos enfants
deviendront nos espérances
Quand leurs chagrins d’amour seront les nôtres
et notre souffrance
Quand nos regards nous suffiront
quand nos pas seront les mêmes
Je chanterai, je chanterai, je chanterai
je chanterai toujours
On dit ces choses, on oublie parfois, quand on rêve
Ou qu’on est ivre
Je te les dirai 100 000 fois, et ça m’aide tant à vivre
Quand nos passés, quand tous ces jours
seront notre vraie richesse
Quand je saurai tout de tes dons
quand je saurai tes faiblesses
Quand l’amour aura d’autres goûts
que la passion, le désir
Je chanterai, je chanterai, je chanterai
je chanterai toujours
Et je t’aimerai, je t’aimerai
je t’aimerai comme au premier jour
Je chanterai, je t’aimerai
(Jean-Jacques Goldman)
Terre,
J’ai passé trop de temps sur la route
À espérer les faibles traces que tu as semées
Terre,
Si tu savais combien je t’ai manqué
Ces journées sans boussole, je l’ai souvent prié
Terre,
Que font les amants qui se retrouvent?
Que dois-je mettre ce soir
Un rien de parfum, de l’alcool ou du blues?
Terre,
De mots doux qui tremblent et nichent partout
De silences bavards, de paupières contre joues
Et qu’importe le jeu
J’ai ce que je veux
Hisser le pavillon bleu
Car ce soir j’ai touché
Terre,
Terre d’asile, sur ta peau de velours
Glissent les encore et les toujours
Terre,
Terre promise, les oiseaux se souviennent
De nos corps en drapeaux
qui claquent et qui s’aiment
Terre,
Terre de feu, sans issue de secours
Et nos braises rouges se consomment à leur tour
Terre,
Oubliée la mer des songes tabous
Et les secondes passent
un peu plus vite chaque jour
Terre,
Bien ancrée sur le sol de tes charmes
J’ai laissé les étoiles guider mes bras
vers ton cou
Et ton oeil complice
À graver sur mes reins
Plus jamais, jamais peur de rien
Car ce soir j’ai touché
Terre,
Terre d’asile, sur ta peau de velours
Aux courbures de la fin du jour
Terre,
Terre brûlée au langage du désir
Danse du ciel
Caresses, partage et soupirs
Terre,
Terre étrangère, mais si proche pourtant
C’est ici que je veux mourir maintenant
Terre,
Terre d’asile, terre d’amour
Terre,
Terre sauvage, terre promise
(Erick Benzi)
En attendant ses pas, je mets la musique en sourdine, tout bas
Trop bête, on ne sait pas, s'il sonnait
si je n'entendais pas cette fois
En attendant ses pas ce matin-là
Un soir? Un matin? Un hiver, une aube
Un printemps qu'il choisira
Rien, je n'en sais rien, je mets des lumières
Les nuits au bord des chemins
En attendant ses bras je peins des fleurs aux portes
Il aimera ça
En attendant le doux temps de ses bras
Et je prends soin de moi, rouge à mes lèvres, à mes joues
Pour qu'il ne voit pas
Quand trop pâle parfois, ne surtout pas
qu'il me surprenne comme ça
Il y a de l'eau fraîche et du vin
Je ne sais pas ce qu'il choisira
Je ne sais s'il est blond, s'il est brun
Je ne sais s'il est grand ou pas
Mais en entendant sa voix je saurai
Que tous ses mots, tous, seront pour moi
En attendant le doux temps de ses bras
J'y pense tout le temps à cet instant, oh quand on se reconnaîtra
Je lui dirai c'était bien long, non, je ne lui dirai sûrement pas
En attendant ses pas, je vis, je rêve et je respire pour ça
En attendant juste un sens à tout ça
Refrain
En attendant juste un sens à tout ça, tout ça
(Jean-Jacques Goldman)
Tombent les feuilles
Aux jours, plus courts
qui retiennent
Mon corps et ma voix
Je voulais vous dire
Que je vous aime
Cocon qui s'éveille
Aux seuls parfums
que j'attends
Au fond de mes rêves
Souvent
Quand mes yeux s'éclairent
Longtemps
Sur vos promesses blanches
Sans y voir le piège
qui danse
Papillon éphémère
Aux ailes de verre
Prisonnière du fil
de vos secrets
Papillon qui espère
Juste un peu de lumière
Pour sécher ses couleurs
Au feu de vos désirs
Si forte est ma fièvre
De vous, si doux
mon prince
J'ai perdu les mots
Je voudrais vous dire
Combien je vous aime
(Erick Benzi)
Le soleil en automne, indulgent
Les peaux nues se donnent aux tièdes vents
Là-bas les tempos paraissent
Battre au rythme paresseux du temps
L'abandon, tout s'apprend
Caresses des vagues aux chauds courants
Le sable doux, bel et tendre amant
Là-bas les danses infinies
Nous mélangent et l'amour aime la vie
L'abandon, c'est appris, la nature initie ici
On sait déjà ces moments-là
Le soleil avait préparé ça
L'abandon tout petit
Les îles initient à l'amour ici
On sait déjà, ces rythmes-là
Les feux d'en bas, ce lascif état
La chaleur et le vent
Oh tout doucement
mon île m'apprend
Le rhum aux hommes attendrit les bras
Le rire aux femmes, aux filles, aux éclats
Les nuits velours ici bas
Les mêmes à Panama, mêmes à Cuba
L'amour a faim de toi et vice versa
Des corps à corps, amoureux soldats
Le plaisir en ces brûlants combats
Tout ici : l'eau, le climat
Tout est désir, on n'y échappe pas
L'abandon, tout s'apprend
Dans les danses et les jeux d'enfants
Refrain (x2)
Un pas de toi, un pas de moi
Les bassins collent et bougent tout bas
Tout s'apprend, l'abandon
Je vais où tu vas et même au-delà
Tout contre toi, la nuit sans loi
Que l'instant nous soulève et basta
Le moment ce moment, rien n'est plus
Important que ça
On sait déjà ces moments-là
Le soleil avait préparé ça
La chaleur et le vent
Oh tout doucement
mon île m'apprend
(Jean-Jacques Goldman)
Loin, loin, c'était certain
Comme une immense faim, un animal instinct
Oh, partir, partir et filer plus loin
Tout laisser, quitter tout, rejoindre un destin
Bye bye, mais faut que j'm'en aille
Adieu tendres années, salut champs de bataille
Et sentir, oh sentir et lâcher les chiens
Y'a trop de trains qui passent, ce train c'est le mien
Et tant pis pour moi, et tant pis pour nous
J'aurais pu rester où la roue tourne, où tout est doux
Moi j'avais pas l'choix, ça cognait partout
Le monde est ta porte et se joue des verrous
Rendez-vous dans un autre monde
ou dans une autre vie
Quand les nuits seront plus longues
plus longues que mes nuits
Et mourir, oh mourir, mais de vivre et d'envie
Rendez-vous quand j'aurai dévoré mes appétits
Beau, beau de bas en haut
J'aimais manger sa peau, j'aimais boire à ses mots
Mais trop tard, ou brouillard, ou bien trop tôt
C'était la bonne histoire mais pas le bon tempo
Bye bye, faut que j'm'en aille
Une croix sur ses lèvres et ma vie qui s'écaille
Et s'offrir et souffrir et tomber de haut
Et descendre et descendre au fond sur le carreau
Et tant pis pour moi, et tant pis pour lui
J'pourrais l'attendre ici, rien ne s'oublie tout est gris
Moi j'avais pas l'choix, ça cognait aussi
C'est le monde à ta porte et tu lui dis merci
Refrain
Rendez-vous dans un autre monde ou dans une autre vie
Une autre chance, une seconde et tant pis pour celle-ci
Et puis rire à périr, mais rire aujourd'hui
Rendez-vous quelque part entre ailleurs et l'infini
Rendez-vous quand j'aurai dévoré mes appétits
Rendez-vous quelque part entre ailleurs et l'infini
C'est le monde à ta porte et tu lui dis merci
Rendez-vous dans un autre monde ou dans une autre vie
Une autre chance, une seconde et tant pis pour celle-ci
Et puis rire à périr, mais rire aujourd'hui
Ticket pour autre rencontre, rencard au paradis
Et puis rire à périr, mais rire aujourd'hui
Au plaisir à plus tard et plus tard est si joli
(Jean-Jacques Goldman)
Sur les passerelles à l'embarquement
Populaires ou premières, derrière ou devant
On monte les malles, des quais sur le pont
On charge dans les cales de l'acier, des jurons
Ne manque plus qu'un signe, du capitaine un mot
Des cabines aux cuisines
Sur le même bateau
Un doigt de champagne, un toast au départ
Dans les soutes le bagne et les heures de quart
Des soirées mondaines, des valses ou tangos
Aux ombres, à la peine, un mauvais tord boyau
En attendant l'escale, Athènes ou Macao
Sous les mêmes étoiles
Sur le même bateau
Au feu des machines, souffre matelot
Près de la piscine, les belles et les beaux
Des salles de moteurs, des salons joyaux
Ici la sueur, le plus grand luxe en haut
Mais vienne une tempte, une lame en sursaut
Toutes les âmes s'inquiètent
Sur le même bateau
Quand les astres s'en mêlent sur l'immense océan
Quand tout devient si frêle face aux éléments
Plus de rang plus de classe, plus de bagne ou de beau
Chacun la même angoisse
Sur le même bateau
(Jean-Jacques Goldman)
"I woke up this morning baby,
the blues was pouring out of me"
Cent fois ces mots je les ai dits
ces mots que d'autres avaient écrits
De toute ma voix, de toute mon âme
"with all the soul that I can"
Le blues comme on me l'a appris
"I woke up this morning baby"
mais ce matin-là, j'ai compris
La peine aux longs champs de coton
j'imaginais de mon cocon
Les coups, le sang, les temps boueux
j'avais mal en fermant les yeux
"His baby's far away"
j'ai des pardons, j'ai des prières
Mais l'blues c'est pas des phrases en l'air
"I woke up this morning baby"
mais ce matin t'as vraiment froid
Tu comprends du fond de ta poitrine
tous les blues sont écrits pour toi
"Oh, oh I feel, the blues in me
Nobody knows how I really feel
Nobody knows, nobody cares"
Les mots te brûlent un par un comme s'ils
Comme s'ils t'appartiennent enfin
Ces blues étaient les tiens
De toute ma voix, toute mon âme, "with all the soul that I can"
Le blues qu'on n'm'a jamais appris
"I woke up this morning, the blues was pouring out of me
Nobody knows, nobody sees"
(Jean-Jacques Goldman)
Je rêve son visage je décline son corps
Et puis je l’imagine habitant mon décor
J’aurais tant à lui dire si j’avais su parler
Comment lui faire lire au fond de mes pensées?
Mais comment font ces autres à qui tout réussit?
Qu’on me dise mes fautes mes chimères aussi
Moi j’offrirais mon âme, mon coeur et tout mon temps
Mais j’ai beau tout donner, tout n’est pas suffisant
S’il suffisait qu’on s’aime, s’il suffisait d’aimer
Si l’on changeait les choses un peu, rien qu’en aimant donner
S’il suffisait qu’on s’aime, s’il suffisait d’aimer
Je ferais de ce monde un rêve, une éternité
J’ai du sang dans mes songes, un pétale séché
Quand des larmes me rongent que d’autres ont versées
La vie n’est pas étanche, mon île est sous le vent
Les portes laissent entrer les cris même en fermant
Dans un jardin l’enfant, sur un balcon des fleurs
Ma vie paisible où j’entends battre tous les coeurs
Quand les nuages foncent, présages des malheurs
Quelles armes répondent aux pays de nos peurs?
S’il suffisait qu’on s’aime, s’il suffisait d’aimer
Si l’on changeait les choses un peu, rien qu’en aimant donner
S’il suffisait qu’on s’aime, s’il suffisait d’aimer
Je ferais de ce monde un rêve, une éternité
S’il suffisait qu’on s’aime, s’il suffisait d’aimer
Si l’on pouvait changer les choses et tout recommencer
S’il suffisait qu’on s’aime, s’il suffisait d’aimer
Nous ferions de ce rêve un monde
S’il suffisait d’aimer
(Jean-Jacques Goldman)